Kératocône et micronutrition

Au Centre Ophtalmologique de la Gare, la prise en charge des maladies de la cornée, comme le kératocône, s’inscrit dans une approche globale de la santé.

Le Dr François Majo considère que les maladies de la surface oculaire ne sont pas uniquement locales : elles traduisent souvent un déséquilibre plus profond de l’organisme, lié à notre mode de vie, à notre alimentation ou à l’état de notre microbiote intestinal.

La micronutrition est ainsi devenue un axe essentiel de compréhension et d’accompagnement.
Elle ne remplace pas les traitements ophtalmologiques, mais les complète : en agissant sur l’inflammation de bas grade, le stress oxydatif et la qualité des tissus, elle favorise un meilleur équilibre général et oculaire.

L’approche du Dr Majo est holistique : il ne s’agit pas seulement de traiter un organe, mais de restaurer la santé du patient dans sa globalité – structurale, biochimique, psychologique et spirituelle.

Le microbiote occupe une place centrale dans cette vision : véritable organe à part entière, il influence la qualité de nos larmes et, par conséquent, la santé de la surface oculaire.

Enfin, le mode de vie – sommeil, alimentation, gestion du stress, environnement – module directement l’expression de nos gènes et l’équilibre inflammatoire.

« Nous savons classer les maladies, mais pas toujours accompagner la santé. »
Le suivi en micronutrition vise justement à redonner au corps les moyens de se régénérer.

Les questions suivantes illustrent cette approche intégrative.
Elles montrent comment nutrition, microbiote et inflammation s’articulent dans la prise en charge du kératocône, et comment ces connaissances influencent la pratique clinique quotidienne au COGL.

Le kératocône évolue souvent à cause de frottements répétés des yeux. Ces frottements sont eux-mêmes liés à une irritation de la surface oculaire. Pour limiter cette irritation, il est important d’améliorer la qualité des larmes, notamment leur graissage : les oméga-3 d’origine animale et végétale sont particulièrement indiqués. Par ailleurs, les larmes des patients atteints de kératocône sont souvent inflammatoires. Or, leur composition dépend directement du milieu intérieur (le sang, l’activité neuro-végétative, l’état inflammatoire global). La prise en charge vise donc à agir sur l’inflammation systémique de bas grade, souvent liée à une perméabilité intestinale accrue (« leaky gut ») et à un foie en surcharge.

Pour le moment, le Dr Majo ne réalise pas de bilans sanguins, afin d’éviter des surcoûts pour les patients. Il s’appuie sur des questionnaires détaillés permettant d’évaluer les habitudes alimentaires, le terrain inflammatoire et les éventuelles carences.

Oui. De nombreux articles ont été publiés sur le lien entre le microbiote et les maladies oculaires, regroupés sous le terme Gut-Eye Axis (axe intestin-œil). Ces travaux sont disponibles sur PubMed et montrent comment la santé intestinale influence directement la surface oculaire.

Vous trouverez également de nombreuses informations dans l’article publié par le Dr. Majo: Micronutrition et Maladies Chroniques de la Surface Oculaire

La micronutrition seule ne suffit pas à changer la trajectoire de la maladie, mais elle y contribue. Nous avons été formés à traiter les maladies plutôt qu’à renforcer la santé. Or, il faut agir simultanément à plusieurs niveaux : localement : stopper les frottements, hydrater la surface oculaire (NaCl 0,9 %, agents mouillants) ; systémiquement : réduire l’inflammation chronique de bas grade, soutenir le corps et améliorer le terrain global. En combinant ces approches, il est souvent possible de stabiliser le kératocône, parfois sans avoir besoin d’un cross-linking.

Une dysbiose (déséquilibre du microbiote) altère le fonctionnement du foie et peut entraîner une inflammation systémique de bas grade. Cette inflammation se manifeste ensuite localement, notamment au niveau de la cornée. Ainsi, la dysbiose joue un rôle étiologique important : elle entretient et amplifie le processus inflammatoire.

Oui, mais l’atopie (terrain allergique) est elle-même une réponse à une inflammation systémique. La peau et le tube digestif proviennent du même tissu embryonnaire : les troubles cutanés peuvent donc traduire un déséquilibre interne. Il ne s’agit pas d’une maladie génétique à proprement parler ; aucune thérapie génique ne pourrait corriger le problème. C’est l’environnement et le mode de vie qui modulent l’expression des gènes (épigénétique).

Oui. Une dysbiose peut entraîner une réaction immunitaire disproportionnée, un stress oxydatif accru et fragiliser la cornée jusqu’à provoquer son amincissement (ectasie). C’est pourquoi le Dr Majo consacre parfois plusieurs mois à travailler sur le « terrain » général du patient avant d’envisager une greffe.

Oui. Le Dr Majo confirme l’intérêt d’une supplémentation raisonnée lorsque des carences sont identifiées. Les vitamines D, C et E, les oméga-3, les caroténoïdes, le sélénium et le zinc participent tous à la régulation de l’inflammation et à la défense antioxydante des tissus oculaires.

Date de publication

Auteur au sein du COG

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